Aujourd’hui Simon m’a posé cette question : L’égalité des chances commence-t-elle par l’inégalité des moyens ?
J’ai ensuite pensé à l’importance de la philosophie. Évidemment, J’ai revu en moi ces longues heures de réflexion que m’offrait mon professeur de philosophie… J’en ai ensuite conclu que cette réflexion est plus importante que toutes passions, sentiments, qui sont dans leur essence même variables et éphémères. Je relis mes écrits. Je pense à mes obsessions journalières. Quels effets positifs engendrent elles sur moi ?Je pense que la réflexion est à notre portée et que nous ne nous en servons pas assez : les pulsions sexuelles, les pulsions dans nos paroles, les pulsions de haine, de tristesse ou de joie renversent tel un torrent nos petites vies. Sans jamais se poser ces questions, pourquoi l’existence, qu’est-ce que le bonheur, qui suis-je, l’homme et Dieu affirment : heureux les simples d’esprit.
Pourtant chaque jour je décide d’être actif ou passif dans mon existence. Je fais ce choix, indépendamment de me culture, de me situation financière, de mes expériences personnelles. S’attacher à de simples émotions, une vie à la surface, être entraîné dans un cercle de superstition et de préjugés, Oui, Heureux les simples d’esprit, voilà une phrase lourde de sens ! Devrai-je ne pas remettre en question le fondement de ce que je suis et de ce que je représente, pour être heureux ? Pourquoi avoir une conscience, un libre arbitre ? Le philosophe est il un apostat, renonçant à la masse, qui s’exclame « tu réfléchis trop! »?
Pourtant il est presque impossible de se détacher des ses émotions. Nombreux sont ceux qui essayent d’être sans émotion, pour ne pas s’écarter du chemin de la réflexion. Mais nous aimons la facilité : les sentiments simples, rêver d’un bien accessible, et d’une passion impossible. Les stéréotypes rassurent.
Je tends alors à créer un mélange entre la réflexion et la superficialité.
Ce qui est gratifiant, dans l’écriture, c’est qu’elle est le juste milieu entre ces deux modes d’existence. Un poème qui exprime un sentiment unique, passager, mais si fort, qui l’exprime dans sa forme, dans son contenu, va rendre alors concrète toute une dimension éphémère, que seul un écrivain peut capturer par des mots. Un romancier, par son récit, nous amène dans un univers unique, où chacune de nos plus petites passions va s’assembler pour créer une réflexion (universelle) offerte à son lecteur.
L’écrivain rend les passions éternelles, et soudain la réflexion en devient la conséquence. Malheureusement, il n’en est pas toujours ainsi dans notre vie. Sachez que l’obsession peut effacer toute réflexion mais inversement, la réflexion nous amène souvent au-dessus de nos sentiments passagers…
Ainsi la question de Simon a réveillé en moi une masturbation mentale et philosophique. Et j’attends l’orgasme avec impatience. (peut-être qu’un jour je répondrai à la première question)